24 juin 2007

Rocketship : A certain smile, a certain sadness


A certain smile, a certain sadness de Rocketship

Sortie : 1995
Produit par Dustin Reske
Label : Slumberland Records


Rockeship représente l’archétype du groupe indé américain : hébergé sur une structure arty et obscure, cultivant le goût des pochettes racées et pratiquant surtout une musique aérienne et tranquille à mille lieux des préoccupations de l’époque, le groupe ne risquait pas de se faire connaître ailleurs que dans le cercle fermé des aficionados de charme décalé et quelque peu intellectuel.
On a souvent dit que Rockeship était la rencontre entre Ride (pour le côté aérien) et Stereolab (pour son côté electro prononcé), ce qui est sans doute vrai, mais incomplet, le groupe apportant également une touche de nostalgie, presque kitch, et qui lui sied bien et qui donne un côté rétro à l’ensemble. Le quator californien nous propose sur ce (mini) album des mélodies acidulées qui rappellent les sixties ou l’anorak pop écossaise, avec des synthés et des orgues qui peignent des ambiances plus tranquilles que rentre-dedans. Le tout étant tout de même très arrangé et porté sur les atmosphères fluettes et désuètes. Sans oublier les voix, toujours très légères, jamais forcées. Grâce à elles la nostalgie devient plutôt joyeuse.
La pop de Rockeship est planante (« Heather, tell me why ») mais paraît toujours décontractée (« I love you like the way that I used to do »), sans jamais tomber dans la sensiblerie. La musique de « A certain smile, a certain sadness » semble aussi simple, en témoigne « Let’s go away » basé sur un rythme ultra basique et paresseux, qu’elle est exigeante avec elle-même ; de la sensualité des voix féminines et masculines, qui alternent ou chantent en même temps, jusqu’à l’utilisation des claviers, qui n’en font jamais trop, même si elles sont omniprésentes. Dérivant au fil des titres vers une pop planante et mélancolique, avec le romantique « We’re both alone » par exemple, les trente-cinq minutes à peine de « A certain smile, a certain sadness » se décalent à force vers l’abstraction, avec des morceaux plus répétitifs presque mélancoliques, et construit autour de boucles.
Certes l’écoute de cet album est un plaisir futile, volatile, ce qui est à la fois son défaut et sa qualité, mais il n’est aucun doute que les soucis finissent immédiatement par s’envoler
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