14 mai 2008

Ride : Today Forever EP



Today Forever EP de Ride

Sortie : 1991
Produit par Alan Moulder
Label : Creation


En concert, le titre « Unfamilliar » était un des morceaux les plus fréquemment joués. Réclamés par les fans, il faisait partie de ces indispensables dans une set-list. Et on comprend pourquoi !
Dévastateur aussi bien que velouté, ce titre fait l’apologie des guitares, des coups effrénées de batterie, dans une optique clairement dévolue à la mise en place d’un univers ambitieux d’atouts gracieux et d’enchantement.
Ces mélodies qui s’imposent de manière majestueuse, tout juste auréolées de guitares sèches, par exemple sur « Seenen », à grand renfort de coups percutant et de voix douces et tranquilles. Une force sûre d’elle-même qui n’a pas besoin d’accélérer le rythme pour prendre toute sa mesure. Sa magnificence suffit intrinsèquement à s’ouvrir et à prendre toute la place.
C’est comme si un simple CD ne suffisait pas à contenir toute la beauté des morceaux. La musique puissante et rêveuse de Ride gonfle, occupe l’espace et s’épanouît. Devant elle, on se fait tout petit, on s’incline.
On a même l’impression que les membres de Ride sont eux-mêmes emportés dans le tourbillon de leur musique, qui les dépasse et qu’ils maîtrisent à peine, éberlués par leur propre son, et exprimant leur candeur par des chants légers et innocents. Ce n’est pas du nihilisme ou de la destruction, c’est de la libération. « Beneath », sobre et constant dans la mélodie, intensifie graduellement sa densité. C’est un catharsis. Un éclat incandescent.
Témoin d’un brasier vif qui brûle et déchaîne les mélodies.
Et une fois toutes les passions sorties de leur gong, à la manière d’un déluge ou d’une démonstration de rage romantique, on aboutit à une sorte de plénitude étonnante pour de jeunes garçons à peine sortis de l’adolescence.
« Today », ses claviers, sa guitare sèche insistante, ses arpèges magiques, ses chants d’enfants de chœur, son crescendo stupéfiant, sa beauté qui s’admire plus qu’elle ne se donne, ne peut être que la preuve que l’ouverture sur le monde, à la manière d’un miroir, ne prend racine que lorsqu’on le contemple.

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