25 novembre 2008

Fiche artiste de Submarine



Submarine


Le premier concert de Submarine a lieu en novembre 1989 au Léviathan, un pub au nord de Watford. Neil Haydock est alors au chant et à la guitare, Rob (dit Robbie) Harron à la basse et Jeff Townsin à la batterie. Le trio sort son premier single « Chemical Tester » à la fin de l’année 1992. D’autres suivent, comme « Dinosaurs », affirmant leur empreinte dans le rock anglais noisy, à la suite de formations comme My Bloody Valentine, Spacemen 3, Galaxie 500 ou Spirtualized. Même si Rob Harron se refuse à reconnaître des influences : « Franchement, on ne va pas s’asseoir et dire ‘’eh, on aimerait tellement sonner comme ce groupe-là’’ puis on s’y colle et on écrit des chansons dans un style précis. Nos chansons viennent juste comme ça. »[i] Ils sont remarqués par Keith Cleversley, des américains de Flaming Lips, qui leur propose de produire leur premier album, tout comme il a pu le proposer pour Spiritualized. Celui-ci, éponyme, sort en 1994 sur la petite structure Ultimate Records. Une maison de disque qui laissera carte blanche au groupe. Le bassiste, Rob Harron, confirmera : « Notre relation avec Ultimate n’était pas si mauvaise que ça. Ils avaient tendance à nous laisser nous débrouiller avec ce qu’on avait envie de faire. Tout ce qui concernait les pochettes d’album, les playlists, le choix des producteurs, relevait de nos propres décisions. Ils nous ont donné beaucoup de liberté. Vu la façon dont ça s’est fini, on peut même dire qu’on en a eu un peu trop ! » [ii] Le résultat est une claque psychédélique. Cathartique, il livre des morceaux percutants comme d’autres, plus longs et évasifs, qui se concluent par des moments de grâce. Pourtant, il ne fut pas écrit sous influence, comme le confirme Rob Harron : « Nos consommations quand on jouait en live ou lors des enregistrements, se limitaient à alcool/nicotine/caféine. Pas d’excès rock n’roll concernant les drogues, j’en ai peur, du moins pas lorsqu’on jouait... Comme disait Ringo Starr, si tu joues à l’état d’épave, la musique risque d’être sacrément merdique. »[iii] Submarine joue avec les climax. Il offre, avec patience, des montées langoureuses jusqu’à une libération somptueuse d’émotions. On distingue, derrière leur opacité psychédélique, des mélodies savamment construites d’une beauté triste et intense.
Aux Etats-Unis d’ailleurs, la même année, un recueil de tous leurs singles parait sur le label Fantastick. Durant leur carrière, Submarine fera un petit tour chez John Peel et enchaînera les concerts, notamment avec les Flaming Lips mais aussi avec Moose et Radiohead. Ils participeront également à une soirée rassemblant des groupes signés sur Ultimate, à savoir The Werefrogs et Sidi Bou Said. C’est en revenant d’une tournée avec le groupe de metal Tool, que Keith Cleversley leur propose d’enregistrer un deuxième album. Jeff Townsin a entre temps quitté le groupe pour être remplacé par Robert Haviss. Mais il ne verra jamais le jour. Submarine se sépare en 1995. Pourtant deux ans plus tard, Neil Haydock et Rob Harron sortent le single « She’s so fine », sous le nom de Jetboy DC. On retrouvera trace d’eux sur deux compilations, mais aucun album depuis. Qu’un tel groupe comme Submarine ait pu être à ce point négligé est une fatalité dure à admettre. Il faut pourtant se rendre à l’évidence, il n’y a aucun rapport entre la qualité de Submarine et l’étendu de sa reconnaissance actuelle. Il faut alors insister et insister encore pour ressortir ce groupe génial de l’oubli.



[i] Interview de Rob Harron, été 2003, [en ligne] http://home.comcast.net/~thades/taky/sub_interview/interview.htm
[ii] Idem
[iii] Idem


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