28 avril 2009

All Natural Lemon and Lime Flavors : All Natural Lemon and Lime Flavors



All Natural Lemon and Lime Flavors

Sortie : 1995
Produit par Pete Murphy
Label : Koombia Music

Beaucoup firent l’erreur de comparer ce groupe à un clone de My Bloody Valentine, ce qui ne lui fit pas une très bonne publicité.
Pourtant All Natural Lemon and Lime Flavors, c’est bien plus que ça : c’est la prise de pouvoir insidieuse de la douce folie. Mutine, joueuse, malicieuse, la musique de ce premier album sans titre parade dans la grâce avec l’affront de l’originalité.
On tombe malgré tout sur des titres adorables tel « Sallad Forest » (et sa mandoline, ses « dududu »), comme sur des morceaux complètement déjantés (« Jayne Baby », avec sa voix groovy, ses riffs sautillant, ses chœurs dingues, son solo exalté), ou encore des ramassis technoïdes, empreints de dub saturé ou de hip hop indus (« How Come ? »). Il n’y guère de règle ici, hormis celle de surprendre.
Cela se ressent notamment dans les glissades tordues et charmantes des guitares sur « Muffin 57 », ou bien cette atmosphère claustrophobique, angoissante et stupéfiante, sur « Saturn Jig » (qui a des petits airs d’un titre de Lilys, époque « Eccsame the photon band »), dont le chant doucereux, le clavier cosmique et les flots saturants de cuivres samplés entraînent la chanson dans un tourbillon extraordinaire. Sans doute le meilleur morceau, et le plus étonnant, de ce groupe du New Jersey.
Aucune possibilité de confondre le groupe à une seule formule. All Natural Lemon and Lime Flavors c’est soit toutes les formules, soit pas de formule.
Mais que ce soit dans le maintien d’une certaine frénésie, dans la douceur des voix ou dans les triturations des guitares ou du clavier, on sent tout de même une envie délibérée de créer un mur du son décoiffant, qui les rattache au mouvement shoegaze. Et on arrive alors à des purs moments de rêverie merveilleuse, comme sur « Blue Ballons » ou « All The Time ».
Réédité en 2000 par Gern Blandsten, l’album contient quatre inédits en plus, comme le superbe « String of Stars », son évanescence et son clavier délibérément kitch, qui évoque Rollerskate Skinny. Aidé par une guitare sèche, une batterie plus basique et des touches de synthé, « Tea With Honey » se transforme en une ballade séduisante, presque stupéfiante par son côté candide, proche de la twee pop.
Une occasion de prolonger le plaisir.

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