4 juillet 2010

Astrobrite : 8 Candy EP


8 Candy EP de Astrobrite

Sortie : 1997
Produit par Adam Cooper
Label : Sonyc Sirup


Bien sûr incompréhensible et totalement réfractaire à toute forme d'analyse ou de décryptage, cet EP n'en demeure pas moins incroyablement dépaysant, avec cette recherche systématique de faire se mouvoir l'informe. Fruit d’expérimentations studios de musiciens dans le milieu du shoegaze, il en devient par là-même plutôt radical. Pas d'instruments rythmiques, pas d'accords harmoniques, juste des couches épaisses de saturations, de bourdonnements, de distorsions et de crissements sourds.
Les saturations sont prenantes et en nappes épaisses, la voix, timide mais haut perchée (« Sweettart »), insidieusement gracieuse et éthérée, le son grésillant, très proche de My Bloody Valentine (« Fireball », puissant et cathartique), les climats prenants, aux confins du shoegaze, du drone et de l'expérimental : une ambiance urbaine et obsédante se dégage de cet EP.

Impossible de trouver des repères, un semblant d'éléments solides sur lesquels s'appuyer, un contour bien défini avec des variations, des hauts et des bas : ici, tout est constant, tout est morne, tout crépite et tout frétille et se faufile comme de l’électricité. On a tellement de peine à distinguer les quelques râles faméliques et angéliques, si peu audibles qu’on doute de leur existence (« Sucker »). A tel point d'ailleurs qu'on cède : la musique d’Astrobrite est à ce point floue qu'on en devient passif. C'est alors la musique qui nous envahit et qui prend forme autour de nous. Pas de contour, ni d'allure, mais par contre une consistance : on pourrait y plonger les bras et traverser de part en part ; ça chatouille en passant.

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