30 août 2010

Clouds : Penny Century


Penny Century de Clouds

Sortie : 1991
Produit par Tim Whitten
Label : Red Eyes


Suivant de près une série de singles remarqués par la presse, ce premier album fait de Clouds le symbole du renouveau australien. Bien sûr, comme la plupart des premiers albums, « Penny Century » possède des idées qui demanderont à être développées plus tard. Il n’empêche que pour l’instant, avec son ton frénétique et sa fraîcheur bon enfant, Clouds se place illico parmi les espoirs de l’indie pop australienne. Une indie-pop plutôt musclée cependant.
Mené avec un train d’enfer par deux nanas qui possèdent un sacré caractère (c’est le moins qu’on puisse dire), Clouds fera ce que peu de groupes indépendants australiens dans les années 80 avaient osé faire : faire du bruit.
Le schéma couplet calme Vs refrain plus furieux est connu depuis les Pixies et Clouds s’en inspire évidemment, à la différence que la féminité apporte un plus, un charme évident et beaucoup d’élégance. Guitares claires, son à peine noisy, batterie foldingue et voix emplies de pureté et de malice, dans un savoureux mélange des genres. On pense souvent aux Breeders ou aux Throwing Muses, là aussi menés par des femmes, comme sur « Immorta », « Souleater », le très punk « Visionnary », l’hyper cool « Show Me » ou la saturé « Anthem » et son clavier tout mignon tout plein, qui fait penser aux carillons pour bébé.
Souvent courtes, efficaces, aux guitares tranchantes et au ton chaleureux, les chansons de Clouds n’en font jamais trop, n’usent jamais plus d’instruments que basse-guitare-batterie, restent ouvertes
Les mid-tempo (« Maybe », le renversant et léger « Foxes Wedding » où le chant des filles fait des miracles, ou encore « Fantastic Tears » qui se perd dans le céleste) sont superbes et on devine alors plus l’influence de groupes comme Lush, du moins les débuts de Lush, et on se doute alors que le groupe a du beaucoup écouter tout ce qui venait du label 4AD. « Too Cool », où les filles peuvent alors se permettre d’être plus langoureuses, noyées qu’elles sont sous les saturations tranquilles, est un véritable sommet, difficilement surpassable.
Mais ce que possède surtout ce premier opus, c’est un single extraordinaire, le jouissif « Hieronymus », parfait, dans son jeu, dans son éclat, dans sa candeur pop et son esprit vivifiant. Tout s’emballe et nous avec ! On se damnerait pour un jeu pareil de guitares, à la fois d’une souplesse lumineuse et de force de frappe éblouissante, pour des lignes mélodiques sucrées et vives, et bien sûr pour ces deux voix mirifiques !

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