2 novembre 2011

Antiseptic Beauty : Rising EP




Rising EP de Antiseptic Beauty

Sortie : 1993
Produit par Stephen Lawrie
Label : A Turnable Friend

Chouchouté par Stephen Lawrie, le leader des Telescopes, qui a décidé de produire ce maxi de cinq titres, le groupe de Derby propose une musique psychédélique et shoegaze qui ressemble fort… aux Telescopes.
On retrouve ainsi un son pouilleux, étouffé, un jeu éclaté à la batterie, notamment avec les cymbales, qui serviront de mantra pour les trips, des riffs compliqués, toujours légers, une attitude nonchalante au chant et dans le jeu, déclinant vers une apologie de la drogue, une voix alanguie et flottante, aboulie soulignée à coup de laisser-aller instrumentaux, de dialogues de riffs. Tout ceci au service de chansons hypnotiques, de « Illumate Me » à l’enlevé « Good to be gone », en passant par le traînant « Love run dry », véritable tour de force.
La voix peut être très très légère, qui s’envole, tandis qu’on a toujours de très très petites mélodies à la guitare, qui dialoguent, pour des intros psychédéliques, avec quelques percussions, des cymbales, des guitares joués comme des harpes, une entrée en matière pour un monde de volutes, de champignons et de délires. Ainsi les distorsions et autre réverb arrivent toujours de loin, montent en puissance et finissent par arriver, mais comme si ils émergeaient d’un nuage, on dirait toujours une sorte de symphonie nébuleuse, les voix sont fatigués, légères, enfumés. Des symphonies basées sur une alternance (comme sur « Rising » et sa batterie qui roule des caisses, d’ailleurs au passage, très bon travail à la batterie) entre moments reposés, souples, légers, et des saturations plus enlevés, plus rock n’roll. Des solos démarrent à partir de tempêtes pour de longues divagations dark, aussitôt ralentis dans leur élan par le tempo alangui, tranquille et assez élastique. On finit par aboutir à des échos de rêve, un aperçu du merveilleux. On sent bien l’influence de Stephen Lawrie à ce niveau-là.
Bref, voilà une vraie curiosité, remplie d’harmonies magiques et de boucans expérimentaux, tout en faisant preuve d’une langueur psychotrope digne de cette époque, avec The Verve, Spacemen 3 ou Starlings. Malheureusement ce maxi est extrêmement rare, voire introuvable. C’est cependant un délice dans lequel il est bon de se laisser aller, avec ou sans drogue...

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