9 février 2012

Grabbel and the Final Cut : Get your feet back on the ground EP


Get your feet back on the ground EP de Grabbel and the Final Cut

Sortie : 1991
Auto-produit
Réédition par Captured Tracks

Cet EP est en réalité une réédition inespérée, puisque à l’époque, en 1991, il n’avait pas pu être sorti qu’en autoproduit. Entendre ce son typique d’une époque lointaine, souvent oubliée, plonge dans une douce nostalgie déstabilisante. Une musique fantomatique mais absolument fantastique. Les grésillements, cette façon de faire de la pop avec un maximum de bruits et de crépitements, les envolées de guitares, cette basse sourde et profonde, cela provient du passé, incontestablement. Mais un passé intact, préservé, encore vibrant, secouant, d’une émotion encore palpable.
Et c’est ça qui est fantastique avec le shoegaze des débuts : l’envie, la simplicité, ce mélange de culot et de poésie, tout cela se ressent encore, avec la vitalité des premiers instants. « The Finest Thing » accélère le tempo avec une énergie secouante, un morceau très vif et pop dans l’esprit, recouvert d’un grésillement recouvrant, qui donne envie de partir loin, très loin. C’est l’évidence même, la chanson va droit au but, en deux minutes à peine, pourtant c’est un régal. On a l’impression qu’on va décoller. L’énergie est si contagieuse.
Les distorsions de « Out of work and on the dole » amène le volume sonore à un niveau difficilement supportable, surtout lorsqu’ils sont accompagnés d’un bruissement important. Cet effet procure au morceau une énergie inouïe : il pourrait tout renverser sur son passage, poussé par sa basse incroyable et à ce chant qui évoque tant la new-wave glacée et mélancolique.
Le pincement au cœur est inévitable. Car cette association entre la pop et le son noisy véhicule en elle tellement de charme qu’elle reste d’actualité malgré les années. On pourrait même reconnaitre que ce son saturé un peu vieillot en devient un atout. Une rythmique primitive, des larsens, des envolées de guitares prodigieuses, ces ballades traversent le temps, préservées de tout car déjà hors de tout, piégées dans une adorable bulle de bruits.
En effet, « Psycho Popsong », avec son un intro à faire rêver et des guitares magiques, semble venir d’un monde merveilleux de cristal. Des grésillements saturées, une voix froide, grave, désabusée, une basse très très en avant : s’il ne fallait en retenir qu’un, ce serait lui. Puis le refrain : avec cette montée dans le lumineux, le positif, l’entrain et l’espoir, tout simplement superbe. Les yeux se mouillent de tendresse. Le groupe ne cesse de jouer sur les deux tableaux : dépeindre un univers romantique sombre puis enchaîner avec la grâce absolue d’un froissement d’ailes métalliques. On dirait une chanson piquée au mythique Psychocandy

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