28 mars 2012

Mosaic Eyes : A sunday dress till monday EP


A sunday dress till monday EP de Mosaic Eyes

Sortie : 1992
Produit par Mosaic Eyes
Label : Distorsion


On ne peut que s’émouvoir devant l’évidence mélodique de « Let’s party », transportée par sa fougue, son esprit juvénile, sa délicate propension à jouer sur un registre doux, cajoleur et quelque peu abruti. Etourdissant par ses fuzz, ses phrasés de boite de nuit, ses chants d’angelots perdus, son rythme frénétique, ce titre n’en reste pas moins d’une très haute qualité mélodique, sachant rester simple et avenante.
Les roulements de caisse, la déferlante de guitare saturée, la simplicité de la construction sont la preuve, sur « Mother », qu’on peut conjuguer tout à fait le bruit avec du romantisme, de la retenue et une certaine tenue. Le chant reste freluquet, timide, soufflé et plutôt précieux, mais le titre quant à lui va droit à l’essentiel, histoire de secouer, de faire bouger les jambes et de vider les têtes. Une sorte d’ivresse estudiantine. Une évasion pernicieuse, qui sous ses dehors innocents, entraîne en réalité les jeunes vers une transe sans pareille et un défouloir immense. Les codes et les tabous explosent, le sens des convenances n’a plus lieu d’être, la jeunesse après tout, c’est l’orgie. Une fête où les guitares sont conviées à venir tout détruire, où les jupes des filles passent par-dessus les têtes et où on crie, on danse, on s’étourdit sous les étreintes tapageuses des guitares de « Sweetless Cuddle ».
Sur « Moody Morning », qu’on confondrait avec un inédit des sessions de Isn’t anything de My Bloody Valentine, les flottements de guitares, enregistrées en multi-couches, les dérapages, la nonchalance des chants féminins et masculins, qui alternent ou se superposent en une béatitude défoncée et psychotrope, le rythme alangui, la richesse mélodique époustouflante, tout ceci concourt à faire de Mosaic Eyes, et tout le mouvement shoegaze en général, puisque le groupe s’y inscrit pleinement, les représentants de toute une génération en mal d’idéal.

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