13 avril 2012

Honey Langstrumpf : Cloverleaves EP


Cloverleaves EP de Honey Langstrumpf

Sortie : 1996
Produit par Toni Noguera
Label : Elefant Records


Dans la lignée de leur performance au cours du premier festival Benicàssim, Honey Langstrumpf se sent plus sûr de ses capacités, de ses envies et de son écriture pop. Cette assurance transparait clairement au cours de cet EP, paru un an après le festival mythique (la formation espagnole, avec d’autres, avaient partagé l’affiche avec Ride, The Charlatans, Carter USM, Echobelly, Supergrass, Cranes), puisqu’on y découvre un son plus fort, plus marqué, un tempo plus vif et des guitares qui vont davantage à l’essentiel : le plaisir, le fun, rien de plus.
« Cloverleaves » ou « X-Spanded » ne paraissent que des défouloirs de saturations et de distorsions, ils sont avant tout la démonstration d’une force et d’une maîtrise nouvelle. Les chants n’hésitent plus à se faire expansifs, tout en gardant une douceur au service des mélodies. Sur cet EP, le ton est plus incisif, les mélodies plus fouillées. Le magnifique « Cloverleaves » réussit l’exploit d’insérer des nappes de violons sous ses nappes saturées pour une solennité nouvelle, renforcée par des chants d’angelots. Un titre shoegaze d’une remarquable allure !
Mais cela va bien au-delà que de vouloir faire un maximum de bruit, on sent que Honey Langstrumpf cherche à se renouveler, à s’ouvrir, à inclure des éléments détonants. Ainsi « It’s so easy to laugh » utilise des guitares sèches, avant bien-sûr aussitôt de réinjecter les grosses guitares mais de maintenir ces voix légères et sûres d’elles-mêmes.
Cette finesse avancée dans l’écriture permet d’offrir à l’auditeur des titres savoureux, à l’instar de l’adorable « Blackout » qui s’ouvre sur des violons puis alterne petit riff indie et grosse déferlante grunge. Ou encore « Commited », plus langoureux, plus psychédélique, qui lui se base sur des cithares ! Etonnant.
Il est du fait très dommage que l’aventure ne se soit poursuivie, le groupe s’étant fait croquer tout cru par la pression de la rentabilité et du succès facile, ce qui coupa court à toutes envies de faire de la pop autrement. Autres temps, autres mœurs…

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