16 mai 2015

13th Hole : Headache

Headache de 13th Hole

Date : 1992
Production : Hervé Jégadin
Label : Rosebud

Neuf titres sous-produits, façon punk, façon pop, c’est selon, avec une sorte d’étrangeté qui les détache du lot. Certes, les guitares sont tellement distordues qu’elles vrillent la tête (« Face »), mais il existe dans cette musique, un sens du décalage, une folie, une volonté de sortir des schémas couplet-refrain habituel pour proposer de superbes mélodies venant de nulle part. Il s’y cache beaucoup de surprises qui deviennent alors de véritables délices, comme le magnifique « Mrs Peel ».
Les riffs sont tourbillonnant, le tempo est rapide, le son presque noise, le chant quasiment inaudible et pourtant très doux, la structure est éclatée, les distorsions sont légions. Et la très belle voix mutine et légère d’Isa n’est pas étrangère dans le pouvoir d’attraction qu’exerce 13th Hole. Surtout lorsqu’elle scande des paroles sibyllines issues des textes de Lovecraft (« Crazy », « City ») ! Ou lorsqu’elle gueule comme une furie (« Stand in line »).
On a souvent comparé ce groupe français à Sonic Youth, et il y a un peu de vrai tant ça va très vite sans regarder en arrière. Surtout sur « He is ill », acéré, écorchant. La batterie sonne tellement fort et vite que l'on a l'impression que tout va s'écrouler autour d'eux. Et les guitares s'emballent parfois dans des discours alambiquées et frénétiques qui rappellent le mythique "Daydream Nation". Mais il y a toujours de la douceur, qui ici, devient presque une forme de perversité, façon My Bloody Valentine. 
Les saturations énormes de « Wave », saupoudré d’un chant aussi félin qu’angélique, s’inscrit dans un style shoegaze passé au mixeur. Quant à « City », ce n’est qu’une déferlante de distorsions à n’en plus finir, et c’est à peine si on entend la voix d’Isa au milieu de ce vacarme infernal. 

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