7 décembre 2007

Colm : 45 EP

45 EP de Colm

Sortie : 1992
Production : Amadou Sall
Label : Distorsion

Pas la peine de tourner autour du pot : le son y est pourri !
Boucan du diable, rythmique d’enfer, quasi punk, chant approximatif, grosses guitares saturées, nombreuses pédales d’effets, fuzz à gogo, distorsions, effet Flanger et j’en passe, jusqu’à obtenir des brûlots quasi défouloirs (« Never Smile »). On en prend plein les oreilles, ne seraient-ce qu’à cause de cette fougue qui ne stoppe à aucun moment, sauf pour créer des suspensions adorables, mais surtout à cause la piètre qualité sonore. C’est sale, joué avec entrain, parfois de manière fracassante (le génial « Starchild » et sa voix suave), mais bon sang qu’est-ce que c’est prenant !
Si pour l’instant, rien ne distingue Colm des fougueux branleurs que sont Ride ou The Boo Radleys, influences transparentes, des tentatives se porteront sur des mélodies propres aux franciliens. Le chant et les harmonies, à défaut d’être parfaitement maîtrisé, apporteront une douceur rafraîchissante à cette chape de saturations, notamment lorsque le tempo est beaucoup plus lent, porté sur la torpeur et le psychédélisme contemplatif («When I was a bird »).

On y entend un joyeux foutoir saturé, une version démo qu’on dirait tout droit sorti d’enregistrement dans le garage ou un local étudiant, avant que le groupe de Daniel Dauxerre ne se dote d’un son plus power-pop par la suite. Le manque de soin et de finesse de ce premier essai sera vite délaissé par ses propres auteurs, ce qui explique la rareté du vinyle ; il n’en sera tiré que quelques exemplaires. Dommage, car c’est négliger un titre tel que « Orange to green », dont la formule brouillage confondant, riff rugissant, passage aérien et petites voix fantomatiques, fait merveille.

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