1 janvier 2018

Fiche artiste de Bark Psychosis

Bark Psychosis

Les deux amis d'enfance John Ling et Graham Sutton fondent le groupe alors qu'ils sont âgés d'à peine 14 ans en 1986. Leur première chanson sortira deux ans plus tard, sur Cheeree Records avant que ces jeunes quittent le lycée, recrutent le batteur Mark Simmett, s'installent dans des squats mal famés de Londres, sympathisent avec les artistes underground du cru, proposent des concerts furieux dans des églises ou des petites salles, expérimentent et publient des singles expérimentaux et obscurs, parfois inspiré du shoegaze, un milieu dont ils étaient très proches, d'autres fois ressemblant à l'ambient, avant d'aboutir à leur chef-d'oeuvre : Hex, un album reposé, calme et novateur, le premier album de post-rock.

Bark Psychosis : Nothing Feels EP

Nothing Feels EP de Bark Psychosis

Date : 1990
Production : Graham Sutton
Label : Cheree

Une face claire, une face sombre.
En première partie, le groupe explore des veines alanguies et reposées. « Nothing Feels » est construit autour d’une basse gothique, d’un rythme lent, de quelques percussions, puis une petite guitare fait son apparition, ainsi que des voix fatiguées, soufflées. C’est la même chose avec la ballade folk « I know », tristounette à la guitare sèche toute tristounette et aux guitares qui sonnent comme des plaintes de dauphins. Les voix sont douces, légères, dédoublées, à la façon de Slowdive. On se surprend à rêvasser.
Mais sur la seconde piste du vinyle, les choses prennent une autre tournure et le bruit s’invite à la fête. « By-blow » n’est d’ailleurs qu’un mur du son expérimental, composé de massacre en règle de la batterie, de distorsions et de nappes de saturations inaudibles. C’est sur « All different thing » que la dimension émotionnelle s’amplifie. Le morceau est lent, alangui, avec juste quelques brides de guitares qui se perdent dans le lointain, quelques brides de voix, féminines, masculines, qui répètent les mêmes échos comme des incarnations de fantômes. Puis les arpèges féériques et doucereux commencent à tisser des lignes folles et enfin, c’est le déluge, et un mur du son imposant se déploie majestueusement. Une interruption, on revient vers ce climat plus reposé, alternant bruit shoegaze et calme dream-pop, et enfin ça reprend encore plus fort. Huit minutes tout aussi éprouvantes qu’éblouissantes.